samedi 12 octobre 2013

"Aujourd'hui je me sens...quotidienne".

Moins de deux semaines avant les vacances de Toussaint. Déjà. J'ai l'impression d'être à peine lancée. Enfin, "lancée" est un bien grand mot puisque je ne peux toujours pas commencer officiellement à bosser sur mon mémoire, puisque je n'ai toujours pas de directeur de recherches. Comment est-ce possible, me direz-vous, à presque mi-octobre de l'année universitaire?
Le fait est qu'ici, il n'y a pas d'enseignant qui puisse me diriger; je suis donc contrainte de demander à des profs de n'importe quelle université. Seulement voilà : la plupart des enseignants ne sont pas au courant des subtilités administratives de l'école, et refusent de me diriger du fait que je ne sois pas inscrite à leur université de rattachement. Comment, vous ne suivez pas le master à Paris Diderot? Bah non.
J'ai donc contacté à plusieurs reprises l'administration, le directeur du département, pour demander plus d'informations à ce sujet, mais aucune réponse pour l'instant. Je ne peux pas donc pas expliquer ma situation, je me sens tout simplement perdue. Et légèrement abandonnée, je dois bien le dire. Ce qui me fait enrager, c'est que je suis à peu près sûre que l'administration va me tomber dessus en voyant que je n'ai pas rendu ma plaquette de master avant la date butoir -mais comme celle-ci doit préciser le nom du directeur de recherches, évidemment je ne l'ai pas rendue. Sans parler du type qui gère le master qui risque lui aussi de me tomber dessus avec un Comment, vous n'êtes toujours pas dirigée, petite incapable? Bref, je trouve assez insupportable qu'on me rejette sans cesse la faute, alors même que je fais le maximum, et que personne ne s'occupe de moi. C'est terriblement frustrant. J'espère (toujours!) que la situation va se régulariser dans les jours qui viennent, sinon cela risque d'être un vrai (et gros) problème pour moi (si ça ne l'est pas déjà).

Je crois que cette absence de "communication" est vraiment le point noir depuis que je suis arrivée ici; j'ai la sensation d'être laissé à l'abandon, sans que cela intéresse qui que ce soit, ou presque. Du coup, je check mes mails toutes les vingt secondes environ, espérant sans cesse du nouveau.

Sinon, je me console en me disant que mon sujet de mémoire est vraiment très, très cool et me passionne; que mes cours le sont également, et que j'ai assez de temps libre pour faire des recherches, lire énormément et aller au cinéma. J'ai eu beaucoup de mal à m'adapter à ce nouveau rythme, parce qu'après trois ans de prépa c'était un vrai "choc" de se retrouver avec des week-end de quasi quatre jours et des longs trous tout au long de la journée. Dès que j'avais du temps libre, je commençais à culpabiliser, comme au temps où je devais absolument lire tel ou tel bouquin d'analyse sur Dom Juan ou ficher L'Etat, la nation, la guerre avant le DS du samedi. Bizarrement, c'est encore un effort pour moi de me dire "C'est pas grave", quand je lance un DVD ou que je sors. Mais on s'y fait, hein, je vous rassure.

Bref, à mi-octobre je suis encore dans la phase Oh mon dieu c'est tellement incroyable d'être ici, avec en même temps cette pointe d'amertume pour les raisons que j'ai évoquées. Tout n'est pas rose et beau partout, je sais bien. Mais je garde quand même l'idée que je suis exactement là où je voulais être, que je vais faire exactement ce que je veux faire, et qu'à l'avenir je m'efforcerai toujours de faire uniquement ce que je veux faire de ma vie. Et c'est déjà pas mal.





We can do what we want
We can live as we choose
You see there's no guarantee

We've got nothing to lose.



vendredi 27 septembre 2013

Après un certain temps.

J'ai pris mon temps avant de poster un nouvel article. Contrairement à mon habitude, je n'avais pas envie de balancer toutes mes réactions à chaud, faire un bilan de ma rentrée, tant celle-ci s'est étalée sur...des semaines. Et à l'heure actuelle, beaucoup de mes cours n'avaient pas encore débuté -ou pas vraiment. Autant dire que pour faire un premier bilan, c'était un peu mince. D'autre part, chaque journée passée ici apportait son lot de nouveautés, d'exaltations ou de désillusions. Parfois je faisais preuve d'un enthousiasme flamboyant, parfois je me sentais (déjà) sous pression, presque angoissée. C'est qu'en quatre semaines semaines j'ai pu découvrir en même temps tous les points positifs de l'école (et, on ne va pas se mentir, ils sont nombreux) et ses petits inconvénients, qui existent malgré tout. J'en reparlai très probablement.

A présent, alors que le mois de septembre s'étire doucement pour laisser place à une atmosphère plus automnale, je me sens définitivement lancée. Levée aux aurores (une habitude que semble d'avoir définitivement laissée la prépa), je suis à mon bureau, une tasse de café fumante à mes côtés, ainsi qu'un énorme bouquin en cours de lecture. Je reprends des repères que je craignais avoir trop vite abandonnés. C'est incroyable comme le simple fait de travailler à quelque chose de rassurant; je dirais presque de chaleureux. Comme si le travail en lui-même demeurait un élément stable de mon existence, peu importe les circonstances variables tout autour. Et j'aime cette idée de stabilité dans le changement.

Pour parler travail, justement, le mien s'axe principalement sur mon projet de mémoire -ce qui tombe plutôt sous le sens, étant en M1. OR ce mémoire de M1 me prend déjà beaucoup de temps, et je me retrouve déjà dans les premières difficultés. Sans directeur de recherches, je galère réellement à formuler mon projet, à ne pas m'égarer dans les différentes pistes que j'esquisse, à trouver des sources intéressantes et une bibliographie...Tout ce qui devrait relever du travail de mon directeur; mais pour le moment je suis forcée de cheminer seule. Cette situation est légèrement frustrante, car j'ai l'impression de faire du sur place, et surtout de travailler dans le vide, pour finalement ne pas être très productive. J'espère vraiment que la situation va bouger d'ici la mi-octobre, que je trouverai un directeur compétent et ouvert pour me diriger (je dis "ouvert", car j'ai quand même eu la malchance de m'adresser à un universitaire qui ne semblait pas trop branché normaliens, et qui me l'a bien fait comprendre -je trouve ça un peu consternant, mais il fallait aussi peut-être s'y attendre). L'autre point qui me fait franchement suer, c'est L'ABSENCE de cours de méthodo, ce qui est quand même un comble quand il faut rendre un mémoire à la fin de l'année scolaire. En sortant de prépa qui est plus, on n'est absolument pas préparé à ça, c'est donc un peu l'angoisse assurée. Pour l'instant. Je pense que je reviendrai dans un article plus spécifique sur le master en lui-même, sur le mémoire et tout ce que cela implique.
Pour ce qui est des cours, le peu que j'ai eu jusqu'à présent m'a laissé une très bonne impression, voire m'a complètement enthousiasmée. J'aime approfondir des matières, des concepts, mais surtout en découvrir d'autres (j'ai par exemple un cours de sociologie absolument génial), ou de croiser des disciplines. Il a fallu d'autre part reprendre l'anglais, ce qui n'était pas une paire de manches étant donné mon niveau global, plutôt effroyable il faut l'avouer. Après deux ans (quasi trois) sans pratiquer du tout, je me sens comme une gamine au premier cours de 6ème. J'espère progresser, ce qui serait mieux pour l'essai de 2000 mots à rédiger pour le mois de novembre...
Dans l'absolu j'aimerais pouvoir détailler l'intégralité de mes cours, ce qu'il s'y passe, ce qu'on étudie précisément, etc etc; mais j'ai toujours peur d'être découverte sur la blogosphère, par hasard, comme ça a été le cas avec mon blog précédent, et franchement je ne préfère pas être reconnue comme ça. Quelque part ça me gène énormément, car le but du blog est aussi de pouvoir exprimer ce qui n'est pas forcément dit, vu et montré en dehors. Et comme mes études ont quand même pas mal de spécificités, il serait très (trop) facile de me reconnaître à travers ces lignes.

Enfin bref, pour le moment j'ai un ressenti globalement positif, même si quelques points noirs subsistent ça et là. J'imagine qu'on ne peut pas vraiment y couper, et surtout je crois que ces points noirs valent carrément la peine, par rapport à ce que je gagne à côté. J'attends de voir ce que me réserve la suite.


vendredi 30 août 2013

Let's start over again.

« Tout choix est effrayant, quand on y songe : effrayante une liberté qui ne guide plus un devoir. C'est une route à élire dans un pays de toutes parts inconnu, où chacun fait sa découverte et, remarque-le bien ne la fait que pour soi; de sorte que la plus incertaine trace dans la plus ignorée Afrique est moins douteuse encore...Des bocages ombreux nous attirent; des mirages de sources pas encore taries...Mais plutôt les sources seront où les feront couler nos désirs; car le pays n'existe qu'à mesure que le forme notre approche, et le paysage à l'entour, peur à peu, devant notre marche se dispose; et nous ne voyons pas au bout de l'horizon; et même près de nous ce n'est qu'une successive et modifiable apparence. »


C'est l'impression que j'ai à la veille de mon départ. Celui d'une effrayante liberté, d'un avenir neuf dont la voie toute tracée s'ouvre peu à peu devant moi, mais qui ne prend véritablement forme qu'au fur et à mesure que je m'y aventure. Le déménagement m'a déjà permis d'apercevoir un morceau de cet horizon, qui pendant tout l'été ne faisait que s'esquisser vaguement dans mon esprit. Poser mes cartons, ranger mes livres sur ma nouvelle étagère, dans cette toute petite chambre qui sera désormais mon chez-moi, tout cela m'a donné une étrange sensation. Comme un vertige. De la joie, bien évidemment, mais aussi ce sentiment d'inconnu que je n'avais pas ressenti depuis bien longtemps. Vous savez, cette impression de recommencer à zéro, de tourner véritablement une nouvelle page, d'effectuer un changement si radical qu'il donne l'impression de faire un gigantesque saut dans le vide. Et de ne pas savoir si le parachute est bien attaché dans votre dos. Alors oui, en un sens c'est absolument grisant, mais -il faut bien le dire, assez déstabilisant.

C'est d'autant plus troublant que les deux dernières années n'avaient été qu'une continuation, une suite logique de l'hypokhâgne. En septembre dernier encore, dès le premier jour, je reprenais mes marques, mes petites habitudes de khâgneuse, et je n'avais pas à me poser de question; la seule chose que j'avais à me dire était : "Bosse". Je ne le cache pas, j'aimais énormément cette petite routine. Ce rythme particulier de la prépa, qui peut être inquiétant d'un premier abord, a en réalité quelque chose de terriblement rassurant. C'est un peu comme une parenthèse, une période où le temps réel se dilate et dont les contours se floutent de façon imperceptible. Désormais les contours de l'existence reprennent forme, et je dois de nouveau marcher droit devant moi.

Je pars demain matin, et j'ai vraiment hâte, bien qu'il ne soit pas simple de quitter sa vie, ses habitudes, et tout le reste. Je veux aimer ce grand chamboulement.
Finalement, je réalise à quel point il est facile de travailler, d'aller tous les jours en cours, de tout donner, de bosser d'arrache-pied. Mais maintenant, ce n'est plus de ça qu'il s'agit. Mais de vivre.


dimanche 25 août 2013

Eternel retour.

Il était vital pour moi de continuer à tenir un blog.

J'ai pris cette habitude durant trois ans, même s'il ne s'agissait alors que de relater mon parcours en prépa; mais cette expérience m'a montré à quel point écrire est vraiment bénéfique, et ce petit passe-temps régulier et très vite devenu une nécessité. Et puis je ne me voyais pas refermer brusquement la page prépa en arrêtant mon blog et en retombant dans le silence. J'ai envie de continuer cette aventure, de partager ma nouvelles vie, mes nouvelles expériences, de partager également un peu plus que de simples comptes-rendus de concours blancs et de khôlles de littératures ratées. C'est l'occasion avec ce nouveau blog -l'ancien reste bien sûr ouvert, et désormais accessibles à tous-, de parler d'autre chose, de tout et de rien, de musique, de bouquins, de l'ENS, des choses du quotidien.

J'ai hâte.